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La flûte traversière |
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La flûte traversière est, comme son nom l'indique, un instrument qui se joue de travers
(à droite de nos jours, ce qui ne fut pas toujours le cas) en soufflant sur une arête formée
par la perce d'un trou, dans la partie la plus à gauche de l'instrument appelée l'embouchure
ou bien tout simplement la tête. On en retrouve les premières traces concrètes au IIè siècle avant JC, chez les Etrusques, mais on suppose son origine datant du néolithique (alors taillée dans un os). L'évolution de la flûte va d'abord porter sur la nature même de la perce du tube de l'instrument : de cylindrique au XVIè siècle, le tube va progressivement devenir conique chez Jacques Hotteterre (flûte à une clé) pour finalement adopter définitivement la perce cylindrique avec Théobald Böhm. Ce dernier est à l'origine du principe de la mécanique de la flûte que l'on connaît actuellement. Taillée dans diverses matières telles que l'ébène, le palissandre, le merisier, l'ivoire, elle connaît en même temps des améliorations au niveau du clétage, d'abord à une puis cinq puis huit clés ; c'est en 1832 que Böhm lui donnera sa version définitive. Notons que dès 1810, le métal sera utilisé par Miller pour construire la flûte mais d'autres expériences ont été menées, telles que l'emploi du cristal ou de l'ébonite. Aujourd'hui les métaux les plus fréquemment utilisés pour la fabrication des flûtes classiques sont le maillechort (alliage de cuivre, nickel et zinc), l'argent massif, l'or (14 ou 18 carats), le platine ou bien dernièrement le palladium ; néanmoins depuis quelques années, on constate une sorte de retour du bois notamment dans la construction des têtes et des flûtes traditionnelles irlandaises. La première publicité illustrée concernant la flûte traversière en Irlande parut en janvier 1747 dans le journal The Dublin Courant, et atteste de son implantation dans les milieux aristocratiques dès le XVIIIe siècle. Après bien des essais entre 1680 et le milieu du XIXe siècle, le perfectionnement final de la flûte classique est l'oeuvre de Theobald Boehm qui travailla particulièrement sur le mécanisme des clés et sur les possibilités de chromatisme entre 1832 et 1847, après quoi elle n'évolua plus guère. Cette révolution technique allait être capitale pour la musique traditionnelle irlandaise, bien que les conséquences sociales ne se soient précisées que beaucoup plus tardivement. La flûte traversière en bois, appelée 'wooden flute' ou plus couramment 'timber flute', doit sans doute sa présence en Irlande à cette mutation qui fit que les musiciens classiques du XIXe siècle adoptèrent peu à peu la flûte traversière en métal, abandonnant de ce fait leurs flûtes en bois qui furent alors disponibles à des prix beaucoup plus abordables. La plupart des flûtistes irlandais jouent ainsi sur des modèles en bois, les noms de Rudall & Rose, Potter, Hawks, Boosey, Prattern ou Nicholson figurant parmi les marques les plus cotées. Ces flûtes sont généralement dépourvues des clés qui, selon certains musiciens, entraveraient les techniques d'ornementations, quoique selon d'autres musiciens l'argument économique soit plus important, puisqu'il en coûte actuellement de 70 à 100€ par clé. Quelques musiciens jouent cependant sur des flûtes en métal avec clés, mais à quelques rares exceptions près (dont autrefois John McKenna, puis Paddy Carthy et, plus récemment l'étonnante américaine Joannie Madden du groupe Cherish the Ladies), bien peu savent reproduire sur une flûte traversière classique l'incomparable chaleur du bois et la rapidité d'exécution que permet la timber flute dans un contexte de musique traditionnelle. Ce n'est qu'à partir des années cinquante que les musiciens d'Irlande commencèrent à s'intéresser de très près à la flûte traversière en bois, avec Paddy Carthy, Josie MacDermott ou Jack Coen. Le renouveau 'folk' des années soixante et soixante-dix provoqua un engouement plus considérable encore, engendrant des flûtistes aussi importants que Séamus Tansey, Michael Tubridy, Matt Molloy, Cathal McConnell, Frankie Gavin, Paul Roche et plus récemment Conal Ó Grada, Desi Wilkinson, Fintan Vallely, Marcus Hernon, Hammy Hamilton, Frankie Kennedy, Kevin Crawford ou Paul McGrattan. Pour la musique irlandaise, la plupart des flûtes sont accordées en Ré, mais quelques musiciens utilisent parfois des flûtes en Mi bémol, voire plus rarement en Fa ou en Si bémol pour les plus téméraires (Matt Molloy). Pour la musique bretonne, Les flûtes en Sol sont courantes pour accompagner l’accordéon diatonique accordé en Sol-Do le plus souvent. J’utilise 3 flûtes : · Une flûte Léhart en Sol · Une flûte 5 clefs Léhart en Ré · Une flûte Louis Jourdan en La. Un grand merci à Monsieur Erick Falc'her-Poyroux, Maître de Conférences - Université Rennes 2 Société Française d'Etudes Irlandaises (responsable de communication) |
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